Cérémonial du sacre des rois de France
De Salve Regina
Histoire de France | |
Auteur : | Rituel |
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Difficulté de lecture : | ♦ Facile |
Le sacre des rois de France
D’abord on prépare un trône en forme d’échafaud, quelque peu élevé, contigu par dehors au chœur de l’église, posé entre l’un et l’autre chœur, auquel on peut monter par des degrés et sur lequel puissent se placer, avec le roi, les pairs du Royaume et quelques autres Si nécessaire. Au jour où le roi vient pour être couronné, il doit être reçu processionnellement tant par les chanoines que par les membres des autres églises conventuelles.
Le samedi précédent le dimanche où le roi doit être sacré et couronné, à l’issue des complies, que la garde de l’église soit confiée aux gardes envoyés par le roi avec les propres gardes de l’église. Et le roi doit dans le silence de cette nuit venir à l’église pour faire sa prière et veiller, s’il veut, quelque temps en prière. Lorsqu’on sonne pour les matines les gardes du roi doivent être prêts, surveillant l’entrée de l’église alors que les autres portes de l’église sont fermées solidement et protégées. Ils doivent introduire les chanoines et les clercs de l’église avec honneur et diligence, chaque fois que ce sera nécessaire.
Que les matines soient chantées selon la coutume, celles-ci terminées, on sonne prime qui doit être chanté à l’aurore. Après le chant de prime, le roi doit venir à l’église avec les archevêques et évêques, les barons et les autres qu’il veut introduire, avant la bénédiction de l’eau bénite. Les sièges doivent être disposés autour de l’autel de part et d’autre où les archevêques et les évêques soient assis honorablement, les évêques pairs, à savoir d’abord celui de Laon, puis de Beauvais, de Langres, de Chalons et enfin de Noyon, avec les autres évêques suffragants de Reims, assis à part entre l’autel et le roi, à l’opposé de l’autel non loin du roi sans autres personnes entre eux pour éviter l’indécence. Et les chanoines de l’Eglise de Reims doivent aller au palais épiscopal avec les deux croix, les cierges et 1’encensoir avec l’encens.
Les évêques de Laon et de Beauvais, qui sont les premiers pairs des évêques doivent être dans la susdite procession, ayant les reliques des saints pendantes à leur cou et ils doivent trouver dans la grande chambre le prince à consacrer roi, assis comme couché sur le lit orné décemment et comme ceux-ci s’avancent, en présence du roi, l’évêque de Laon dit cette oraison :
Seigneur Dieu tout-puissant, qui avez voulu élever en dignité royale votre serviteur N. nous vous prions lui faire cette grâce, de disposer ses affaires au salut commun de tous, durant le cours de cette vie, en telle sorte qu’il ne dévie du droit sentier de vérité, par le moyen de Notre Seigneur…
L’oraison terminée, aussitôt les deux évêques le soutiennent à droite et à gauche, avec honneur et le conduisent avec révérence à l’église chantant ce répons avec les chanoines :
Voici, j’envoie mon ange qui te précèdera et te gardera toujours. Observe et écoute ma voix, je serai l’ennemi de tes ennemis, j’affligerai ceux qui t’affligent. Et mon ange te précèdera. Le répons fini on chante le verset suivant : Israël, Si tu m’écoutes, il n’y aura pas chez toi de Dieu nouveau et tu n’adoreras pas d’autres dieux, car moi, je suis le Seigneur. Observe…
Tout le peuple suit, le clergé s’arrête à la porte de l’église et l’autre évêque, celui de Beauvais, s’il est présent dit cette oraison :
Seigneur Dieu, qui connaissez que le genre humain ne peut d’aucune sienne vertu subsister et demeurer en état, faites nous cette grâce, que votre serviteur N. lequel vous avez voulu qu’il commandât à votre peuple, soit tellement soutenu de votre aide et faveur, qu’il puisse profiter et servir de bon exemple à ceux auxquels il est préposé. Par le moyen de Notre Seigneur…
Entrant dans l’église, les chanoines procédants disent jusqu’à l’entrée du chœur cette antienne : Seigneur, en ta force le roi se réjouit…
L’antienne finie, le métropolitain qui attend dans l’église, devant l’autel, auquel le roi à consacrer est présenté par les évêques susdits, dit l’oraison suivante :
Prions. Dieu tout-puissant, modérateur des choses célestes, qui avez daigné élever votre serviteur N. à la dignité royale, faites, nous vous prions, que étant délivré de toutes adversités, il soit muni du don de la paix de l’Eglise, et que par votre grâce, il mérite de parvenir à la joie de la paix éternelle. Par Notre Seigneur Jésus Christ.
L’oraison dite, les évêques conduisent le roi à consacrer pour l’asseoir dans la cathèdre préparée pour lui en face de celle de l’archevêque et il s’asseoit là en attendant que l’archevêque vienne avec la sainte ampoule. A son arrivée le roi se lève avec révérence.
Quand la sainte ampoule doit arriver.
Entre prime et tierce, doivent venir les moines du bienheureux Remi, en procession avec les croix et les cierges et la sainte ampoule que doit porter, avec beaucoup de révérence l’abbé, sous une courtine de soie, portée sur des perches par quatre moines revêtus d’aubes blanches. Le roi doit envoyer de ses barons qui la conduisent avec sécurité et comme on arrive à l’église du bienheureux Denis ou jusqu’à la grande porte de l’église, à cause de la pression de la foule. L’archevêque, revêtu du surplis, de l’étole, et de la chape solennelle, avec la mitre et le bâton pastoral, précédé de sa croix et avec les autres archevêques, évêques et barons et les chanoines, Si cela peut se faire, doit aller à la rencontre de la sainte ampoule et la recevoir, avec révérence de la main de l’abbé, avec la promesse, en bonne foi, de la rende la rendre, et ainsi, il la porte à l’autel avec une grande révérence du peuple. L’abbé et quelques uns des moines l’accompagnent également. Les autres moines doivent attendre dans l’église du bienheureux Denis ou dans la chapelle du bienheureux Nicolas jusqu’à ce que tout soit accompli et jusqu’à ce que la sainte ampoule soit reportée.
A la réception de la sainte ampoule, à la porte de la grande église, on chante cette antienne :
O présent précieux, o pierre précieuse qui fut envoyée du ciel pour l’onction du roi des Francs, par le ministère angélique. V/ J’ai trouvé David mon serviteur. R/ Je l’oins avec mon huile sainte.
Prions. Dieu tout puissant et éternel, qui par votre singulière bonté avez ordonné, que la lignée des Rois de France serait ointe et sacrée : nous vous prions, que votre serviteur notre Roi oint de cette sacrée onction envoyée divinement à ce bon Archevêque Saint Remy, soit toujours dressé et conduit en votre service et par votre sainte miséricorde délivré de toute infirmité. Par Notre Seigneur.
Que la sainte ampoule soit ainsi conduite. L’archevêque, lorsque tierce est chantée et l’eau bénite faite, se prépare avec le diacre et le sous-diacre revêtant les plus beaux ornements, le pallium et le rational par dessus et, ainsi vêtu, il vient, avec ses deux suffragants, en procession, à l’autel selon la coutume. Pour lui qui arrive, le roi doit se lever avec révérence. Quand il est arrivé à l’autel, l’archevêque doit demander au roi pour toutes les églises qui lui sont soumises ceci. Demande à dire au roi ainsi :
Nous vous requerrons nous octroyer, qu’à nous et aux Eglises à nous commises, conserviez le privilège canonique, loi et justice due : nous gardiez et défendiez comme un Roi est tenu en son Royaume à chacun Evêque et Eglise à lui commise.
Réponse du roi à l’évêque : Je vous promets et octroie, que à chacun de vous, et aux Eglises à vous commises, je garderai le privilège canonique, loi et justice due : et de mon pouvoir, Dieu aidant, vous défendrai, comme un Roi est tenu en droit en son Royaume à chacun Evêque et à l’Eglise à lui commise.
Le roi dit ceci, le promet et confirme par serment
Je promets au nom de Jésus Christ, au peuple Chrétien à moi sujet, ces choses.
Premièrement, Que tout le peuple Chrétien gardera à l’Eglise de Dieu en tout temps la vraie paix par notre advis.
Item, que je défendrai toutes rapines et iniquités en tous degrés.
Item, qu’en tous jugements je commanderai équité et miséricorde afin que Dieu clément et miséricordieux m’octroie et à vous sa miséricorde.
Item, qu’en bonne foi je travaillerai selon mon pouvoir à mettre hors de ma terre et juridiction à moi commise, tous les hérétiques déclarés par l’Eglise.
Alors il pose la main sur le livre et il l’embrasse. Ces promesses faites, aussitôt est commencé le Te Deum. Mais selon l’usage des romains et de quelques autres Royaumes, on ne dit pas le Te Deum, jusqu’après l’intronisation qui est après l’oraison Sta et retine, il parait que c’est mieux là-bas qu’ici. Et les deux évêques conduisent le roi par la main devant l’autel et ils se prosternent devant celui-ci jusqu’à la fin du Te Deum.
Après qu’il se lève, déjà avant, sont préparés et posés sur l’autel la couronne royale, le glaive enfermé dans le fourreau, les éperons d’or, le sceptre doré et la verge à la mesure d’une coudée ou plus, ayant au-dessus une main d’ivoire. Item les chausses de soie et jacinthe, tissé partout de lis d’or et la tunique de même couleur et de même ouvrage en mode de tunique que revêtent les sous-diacres à la messe ainsi que le manteau, enfin, de même couleur et de même ouvrage qui est fait presque en forme de chape de soie sans le chaperon. L’ensemble doit être apporté par l’abbé de saint Denis en France, de son monastère, et debout près de l’autel, il doit les garder.
Alors, d’abord, le roi, debout devant l’autel, dépose ses vêtements sauf la tunique de soie et la chemise, ouverte profondément devant et derrière, à savoir sur la poitrine et entre les épaules, des attaches d’argent ferment la tunique. Alors en premier, il est dit par l’Archevêque :
Seigneur Dieu, auteur inénarrable du monde, créateur du genre humain, gouverneur de l’Empire, confirmateur du Royaume, qui de toute éternité avez élu le Roi de tout le monde, de la semence et lignée de votre fidèle ami, notre grand Patriarche Abraham, nous vous prions, que par l’intercession de tous les Saints vous veuillez enrichir présentement notre Roi N. avec tout son exercice de votre sainte bénédiction, et le conserver en son trône, d’une stabilité ferme et durable : visitez-le, Seigneur, ainsi que vous visitasses Moïse au buisson ardent, Gédéon au champ, Samuel au temple : et le remplissez du tout de cette céleste bénédiction et de la rosée de votre sagesse, laquelle David en ses Psaumes et Salomon son fils, par votre grâce ont reçu du ciel. Soyez lui contre la force de ses ennemis son armée et défenseur, en adversité son heaume, en prospérité humilité, en protection son bouclier pour toujours. Faites aussi, Seigneur Dieu, que les nations sujettes à lui, tiennent la Foi Catholique : ses princes gardent la paix, qu’ils aiment la Charité, qu’ils s’abstiennent de cupidité, qu’ils parlent vraiment et justement, qu’ils gardent venté. Et que ce peuple vienne à multiplier étant nourri et réchauffé ensemblement de la bénédiction éternelle, afin que tous puissent demeurer en paix, se réjouissant comme vainqueurs. Ce que nous veuille octroyer celui qui demeure avec vous et le Saint Esprit pour toujours.
Cette oraison dite, aussitôt, là, les chausses sont chaussées au roi par le grand chambellan de France. Après cela les éperons sont attachés à ses pieds par le duc de Bourgogne et enlevés aussitôt. Bénédiction sur le glaive à donner au roi :
Seigneur Dieu, exaucez nos prières, et veuillez bénir cette épée, de laquelle votre serviteur N. désire être ceint : afin qu’il en puisse user pour la défense et protection des Eglises, des veuves et des orphelins, et de tous les Chrétiens contre la force et rage des infidèles et malveillants, qu’elle serve aussi à tous traîtres de crainte, de peur, et terreur, Par notre Seigneur Jésus Christ.
Après cela, le roi est ceint avec le glaive par l’archevêque seul. Ensuite l’archevêque lui enlève, sort l’épée du fourreau qui est posé sur l’autel et l’archevêque lui donne l’épée en la main avec l’oraison qui est à dire. Le roi la tient en main, la pointe haute pendant que l’on chante l’antienne Confortare et l’oraison suivante est dite par l’archevêque :
Sire, prenez cette épée qui vous est donnée avec la bénédiction de Dieu, par lequel en la vertu du saint Esprit, vous puissiez résister et repousser tous vos ennemis, et tous les adversaires de la sainte Eglise Catholique : vous puissiez aussi garder le Royaume qui vous est commis, ensemble conserver et défendre l’armée de Dieu, par l’aide du triomphateur invincible notre Seigneur Jésus Christ.
Prenez dis-je, cette épée qui vous est royalement donnée de nos mains consacrées de l’autorité et puissance des saints Apôtres et divinement ordonnée par l’office de notre bénédiction pour la défense de l’Eglise de Dieu : et vous souvienne de ce que le Psalmiste prophétisant a dit : « Ceins ton épée sur ta cuisse très puissamment, afin qu’en elle et par elle vous exerciez justice et équité : vous détruisiez le fardeau d’iniquité, et que vous défendiez la sainte Eglise de Dieu, et ses loyaux serviteurs, et mettiez en déroute non seulement les faux Chrétiens, mais aussi les ennemis du nom de Jésus Christ, vous aidiez et défendiez avec toute douceur les veuves et orphelins, Vous restauriez et répariez les choses désolées, vous conserviez en bon état les réparées, vous preniez vengeance des injustices, vous confirmiez les choses bien ordonnées afin qu’en ce faisant, glorieux par un triomphe de vertu et excellent amateur de justice, vous méritiez de régner sans fin avec le sauveur du monde, la figure duquel vous représentez en nom lequel vit et règne avec Dieu le père et le Saint-Esprit, pour toujours. Amen.
Ici est chantée cette antienne : Sire, soyez fortifié, et fait homme, et observez les veilles du Seigneur votre Dieu afin que vous cheminiez en ses voies, et gardiez ses cérémonies, ses commandements, ses témoignages et jugements : et qu’en quelconque lieu que vous soyez, Dieu vous donne force et puissance.
Cette antienne chantée, cette oraison est dite après la remise du glaive :
Seigneur Dieu, qui par votre providence gouvernez les choses célestas et terriennes ensemble, soyez propice à notre Roi très chrétien : afin que toute la force de ses ennemis soit rompue par la vertu du glaive spirituel. Par notre Seigneur Jésus Christ.
Le roi doit recevoir humblement le glaive de la main de l’archevêque avec dévotion, les genoux fléchis, l’offre à l’autel et aussitôt, les genoux du roi à terre, la recevoir de la main de l’archevêque et aussitôt la donner au Sénéchal de France, s’il y a un Sénéchal, sinon à celui des barons qu’il voudra, pour la porter devant lui et dans l’église jusqu’à la fin de la messe, et après la messe jusqu’au palais. Le glaive donné par le roi comme il est dit, l’archevêque dit cette oraison :
Prions. Dieu tout-puissant, regardez d’un regard serein et gracieux ce Roi glorieux : et ainsi que vous avez béni Abraham, Isaac et Jacob, en pareil vous plaise l’arroser et emplir d’abondantes bénédictions de grâces spirituelles, avec toute plénitude de votre puissance. Donnez lui selon votre libéralité immense, de la rosée du ciel, et de la graisse et fertilité de la terre, grande abondance de grains, de vins, et d’huiles, et de tous fruits, par longues années : afin que lui régnant, santé de corps soit en son pays, paix inviolable en son Royaume : et la glorieuse dignité Royale par une splendeur très grande de vertu insigne surpasse en lueur le jour très clair, et resplendisse devant tous, ainsi comme un rayon d’éclair illuminé d’une très claire lumière.
Octroyez lui, Seigneur Dieu tout-puissant, qu’il soit très fort protecteur du pais et consolateur des Eglises et saints Monastères, avec une piété et magnificence Royale qu’il soit très fort entre les Rois pour triompher de ses ennemis, pour réprimer les rebelles, et subjuguer les nations païennes et infidèles. Qu’il soit aussi terrible et épouvantable à ses ennemis, à cause de la force et puissance de la dignité Royale qu’envers les Princes et Seigneurs de son Royaume il soit libéral, aimable, et plein de toute bonté : à ce qu’il soit craint et aimé de tous. Faites lui aussi cette grâce, Seigneur Dieu, que de lui par longue succession puissent sortir et venir des Rois qu’il puisse heureusement gouverner tout ce Royaume, et après son temps glorieux, et heureuses joies de la vie présente, il mérite de jouir des plaisirs et félicité éternelle. Ce que vous plaise…
Autre bénédiction. Bénissez, Seigneur Dieu, notre Prince, lequel nous croyons nous être donné de vous pour le salut du peuple : faites Seigneur, qu’il soit doué de bonne santé, et de grande force de corps, et qu’il puisse parvenir jusques en l’âge de la vieillesse désirée, et finalement finir et mourir heureusement. Que nous ayons cette foi, qu’il obtiendra cette grâce pour son peuple, laquelle Aaron impétra au tabernacle, Elysée au fleuve, Ezéchias au lit, Zacharie déjà ancien, au temple. Soit en lui la vertu et autorité de bien gouverner et régner, telle que Josué reçut en son camp, Gédéon en la bataille, S. Pierre en la clef, et de laquelle S. Paul a usé en ses prédications : et que par le soin des pasteurs, il profite en votre troupeau ainsi qu’Isaac profita en les grains et fruits, et que Jacob a été dilaté et enrichi en son bétail. Ce que vous plaise…
Prions. Dieu, père de gloire éternelle, soit votre aide et protecteur et que le tout-puissant vous donne la bénédiction, qu’il exauce vos prières en toutes choses, et vous face vivre longtemps. Qu’il confirme et assure pour toujours le trône de votre règne, qu’il conserve votre peuple et vos gens pour toujours qu’il rende vos ennemis tous confus et que la sanctification de Jésus Christ fleurisse sur vous, afin que celui qui vous a donné un empire en terre, vous donne aussi salaire et récompense au ciel. Qui vit…
Ainsi pour le glaive. Après cela, l’onction est préparée de cette façon. Mais pendant qu’elle est préparée, le chantre commence le répons : Le bienheureux Remi ayant reçu du ciel le saint chrême sanctifia dans l’eau l’illustre race des race des Francs en même temps que son noble roi et les enrichit complètement du don du saint Esprit. V/ Par un don singulier de la grâce, il apparut comme une colombe et elle apporta du ciel au pontife le divin chrême. Priez pour nous, bienheureux Remi. Afin que nous soyons dignes des promesses du Christ.
Prions. O Dieu, qui avez ordonné Saint Remy pour être ministre de salut de votre peuple, faites nous cette grâce, que celui que nous avons eu pour docteur et exemplaire de vie en terre, nous le puissions aussi avoir pour intercesseur au ciel. Par notre Seigneur…
Le chrême est apporté sur l’autel sur une patène consacrée et l’archevêque doit ouvrir la sainte ampoule que l’abbé de saint Remi pose sur l’autel. Et, avec une aiguille d’or, il en extrait quelque peu de l’huile envoyée du ciel et la mélange au chrême préparé sur la patène diligemment avec le doigt pour oindre le roi qui seul, parmi tous les rois de la terre, resplendit de ce glorieux privilège d’être oint par le chrême mélangé avec l’huile envoyée du ciel et d’une autre manière que les autres rois. En effet les autres rois sont oints seulement à l’épaule mais lui aux autres membres comme cela sera dit plus bas. L’onction par laquelle le roi doit être oint étant prête, les anneaux des ouvertures des vêtements du roi devant et derrière doivent être ouverts par l’archevêque et les genoux du roi posés à terre il se prosterne, l’archevêque étant prosterné pareillement sur le faldistoire, deux archevêques ou évêques disent les litanies qui suivent.
Ici commence les litanies
Les évêques : Seigneur ayez pitié. Le choeur répond.
Ensuite les évêques : Christ ayez pitié. Le choeur répond.
Ensuite les évêques : Seigneur, ayez pitié. Le choeur répond.
Ensuite les évêques : Seigneur, ayez pitié. Le choeur répond.
Ensuite les évêques : Christ, écoutez-nous. Le choeur répond.
Ensuite les évêques : Sainte Marie. Le choeur répond : priez pour nous
Saint Michel. Le choeur répond : priez pour nous
Saint Gabriel, priez pour nous
Saint Raphaël, priez pour nous
Saint chœur des anges, priez pour nous
Saint Jean Baptiste, priez pour nous
Saint Pierre, priez pour nous
Saint Paul, priez pour nous
Saint André, priez pour nous
Saint Jacques, priez pour nous
Saint Jean, priez pour nous
Saint Thomas, priez pour nous
Saint Jacques, priez pour nous
Saint Barthélemy, priez pour nous
Saint Mathieu, priez pour nous
Saint Simon, priez pour nous
Saint Thaddée, priez pour nous
Saint Mathias, priez pour nous
Saint Barnabé, priez pour nous
Saint chœur des apôtres, priez pour nous
Saint Etienne, priez pour nous
Saint Clément, priez pour nous
Saint Calixte, priez pour nous
Saint Marcel, priez pour nous
Saint Nicaise et vos compagnons, priez pour nous
Saint Laurent, priez pour nous
Saint Denis et vos compagnons, priez pour nous
Saint Maurice et vos compagnons, priez pour nous
Saint Gervais, priez pour nous
Saint Protais, priez pour nous
Saint Timothée, priez pour nous
Saint Apollinaire, priez pour nous
Saint chœur des martyrs, priez pour nous
Saint Silvestre, priez pour nous
Saint Remi, priez pour nous bis et à voix plus haute
Saint Augustin, priez pour nous
Saint Jérôme, priez pour nous
Saint Ambroise, priez pour nous
Saint Grégoire, priez pour nous
Saint Sixte, priez pour nous
Saint Sinice, priez pour nous
Saint Nicolas, priez pour nous
Saint chœur des confesseurs, priez pour nous
Sainte Marie Magdeleine, priez pour nous
Sainte Marie l’égyptienne, priez pour nous
Sainte Félicité, priez pour nous
Sainte Perpétue, priez pour nous
Sainte Agathe, priez pour nous
Sainte Agnès, priez pour nous
Sainte Cécile, priez pour nous
Sainte Eutropie, priez pour nous
Sainte Geneviève, priez pour nous
Sainte Colombe, priez pour nous
Sainte Scolastique, priez pour nous
Sainte Pétronille, priez pour nous
Sainte Catherine, priez pour nous
Saint chœur des Vierges, priez pour nous
Tous les Saints, priez pour nous
Montrez-vous favorable, pardonnez-nous, Seigneur
Montrez-vous favorable, pardonnez-nous, Seigneur
Des embûches du démon, délivrez-nous, Seigneur
De la damnation éternelle, délivrez-nous, Seigneur
Par le mystère de votre sainte Incarnation, délivrez-nous, Seigneur
Par votre passion et votre croix, délivrez-nous, Seigneur
Par la grâce du saint Esprit consolateur, délivrez-nous, Seigneur
Au jour du jugement délivrez-nous, Seigneur
Pécheurs, de grâce écoutez-nous
Pour que vous nous donniez la paix, de grâce écoutez-nous
Pour qu’il nous garde dans la miséricorde et la piété, de grâce écoutez-nous
Pour que vous daigniez verser avec clémence dans notre cœur la grâce de l’Esprit saint, de grâce écoutez-nous
Pour que vous daigniez conduire et défendre votre Eglise, de grâce écoutez-nous
Pour que vous daigniez fortifier et conserver notre archevêque N. avec tout le troupeau qui lui est confié en votre saint service, de grâce écoutez-nous
Pour que vous nous rendiez raisonnable dans notre obéissance à votre service, de grâce écoutez-nous
Alors l’archevêque se lève du siège et, se tournant vers le roi à consacrer, tenant son bâton pastoral dans la main gauche, dit ces versets répétés intégralement par le choeur après lui.
Pour que, vous daigniez bénir votre serviteur ici présent qui doit être couronné roi, de grâce écoutez-nous.
Il dit la deuxième fois : bénir et exalter.
Il dit la troisième fois : bénir, exalter et consacrer.
Ceci dit et la réponse du chœur faite, il retourne au siège, les évêques reprennent et poursuivent la litanie.
Pour que vous daigniez donner la paix et la concorde aux rois et aux princes chrétiens, de grâce écoutez-nous
Pour que vous daigniez garder tout le peuple chrétien racheté par votre précieux sang, de grâce écoutez-nous
Pour que vous daigniez donner repos éternel à tous les le fidèles défunts, de grâce écoutez-nous
Fils de Dieu, de grâce écoutez-nous
Agneau de Dieu qui enlevez le péché du monde, pardonnez-nous Seigneur
Agneau de Dieu qui enlevez le péché du monde, exaucez-nous Seigneur
Agneau de Dieu qui enlevez le péché du monde, ayez pitié de nous.
Christ, écoutez-nous. Seigneur. ayez pitié de nous, Christ ayez pitié de nous. Seigneur ayez pitié de nous.
Les litanies finies, le métropolitain se lève, le roi et les évêques restant prosternés, il annonce : Notre Père… Et ne nous soumettez… Sauvez votre serviteur. Espérant en vous, mon Dieu. Soyez pour lui, Seigneur, une tour pleine de force. Et que le fils de l’iniquité n’essaie pas de lui nuire. Seigneur, écoutez ma prière. Et que mon cri parvienne jusqu’à vous. Le Seigneur soit avec vous. Et avec votre esprit.
Prions. Accordez, Seigneur nous vous en prions, à votre Serviteur N. le secours de votre grâce pour qu’il vous cherche de tout cœur et qu’il mérite ainsi d’atteindre ce qu’il vous demande dignement… Par notre Seigneur…
Autre oraison : Nous vous en prions, Seigneur, prévenez nos actions par votre Esprit et aidez-nous à poursuivre pour que toutes nos actions commencent par vous et aboutissent en vous. Par notre Seigneur.
Ensuite l’archevêque doit dire sur le roi ces oraisons avant de l’oindre et il doit s’asseoir comme il s’asseoit quand il consacre les évêques :
Nous vous invoquons, Seigneur saint Père tout-puissant, Dieu éternel, à ce que vous plaise votre serviteur N. auquel par la providence de votre divine dispensation créé dès le commencement avez donné croître jusqu’à ce présent jour, réjoui de la fleur de la jeunesse, enrichi du don de votre piété et plein de la grâce de vérité, faire de jour en jour toujours profiter en mieux devant Dieu et les hommes : afin que par la largesse de la grâce supérieure il prenne en grande liesse le trône de suprême gouvernement, et par le mur de votre miséricorde couvert de toutes part contre l’adversité des ennemis, il puisse heureusement gouverner le peuple à lui commis, en la paix de propitiation et vertu de victoire. Par notre.
Prions. Dieu qui par vertu conseillez vos peuples, et par amour les gouvernez, donnez à votre serviteur l’esprit de votre sagesse avec la règle de discipline. A ce que dévoué à vous de tout son cœur il soit toujours idoine au gouvernement du Royaume, et par votre don en son temps la sûreté de l’Eglise soit assurée, et que la dévotion Ecclésiastique soit permanente en tranquillité, et que lui persévérant en bonnes œuvres, puisse par votre conduite parvenir au Royaume éternel. Par notre Seigneur Jésus Christ.
En ses jours naisse à tous équité et justice aux amis secours, aux ennemis obstacle, aux affligés consolation, aux orgueilleux correction, aux riches enseignement, aux pauvres pitié, aux pèlerins pacification, aux sujets paix, et sûreté en la patrie. Apprenne continuellement à se commander soi-même, et modérément gouverner un chacun, selon son état afin que arrosé de componction il puisse donner à tout le peuple exemple de vie à vous agréable, et cheminant par la voie de vérité avec le troupeau de ses sujets, acquière en abondance frugales richesses, et perçoive ensemble tout ce qui est par vous concédé pour le salut des âmes et des corps, et ainsi mettant en vous sa cogitation et pensée, et tout conseil, puisse inventer toujours les moyens de gouverner son peuple en paix et sapience ensemble. Et par votre aide ait la prolixité et prospérité de la présente vie, et par temps bons parvienne en grande vieillesse : et délivré des liens de tous vices par la largesse de votre piété obtienne parfaite fin de cette fragilité, et les perpétuelles récompenses de la félicité infinie et sociétés éternelles des Anges. Par Jésus le Christ notre Seigneur.
Consécration du roi : Prions. Dieu éternel, tout puissant créateur, et gouverneur du ciel et de la terre, facteur et dispensateur des Anges et des hommes, Roi des Rois et Seigneur des Seigneurs qui fîtes Abraham votre fidèle serviteur triompher de ses ennemis, à Moïse et Josué préposés à votre peuple avez donné plusieurs victoires avez élevé à la hautesse du Royaume David votre humble serviteur, et l’avez délivré de la gueule du lion, et de la main de la bête, et de Goliath, et du malin glaive de Saül, et de tous ses ennemis avez enrichi Salomon du don indicible de sapience et paix : regardez favorablement aux prières de notre humilité, et multipliez les dons de vos bénédictions sur votre serviteur N. lequel par humble dévotion nous excusons par ensemble au Royaume, et l’environnez toujours et en tous lieux de la dextre de votre puissance. A ce que confirmé de la fidélité d’Abraham, jouissant de la mansuétude de Moïse, garni de la fortitude de Josué, exalté de l’humilité de David, décoré de la sapience de Salomon, il vous soit en toute chose complaisant, et marche toujours de pas sûr sans choper par la voie de justice, et tellement nourrisse, enseigne, garde, et instruise dorénavant l’Eglise de tout le Royaume, et les peuples annexés, administre puissamment également le régiment de la vertu contre tous ennemis visibles et invisibles, qu’il ne délaisse le trône Royal : savoir est les Sceptres des Saxons, Mertiens, et des Cimbres du Nord mais qu’il reforme par votre aide leurs volontés à la concorde des premières foi et paix : afin que clarifié de la subjection de tous ses peuples, et glorifié de l’amour condigne, il puisse par votre miséricorde établir et gouverner en union le sommet de la gloire paternelle, par longue espace de vie, et protégé du heaume de votre protection, toujours couvert du bouclier invincible, environné des armes célestas, il prenne heureusement le triomphe de la victoire désirable de ses ennemis. Fasse crainte de sa puissance aux infidèles, et rapporte en joie la paix à ceux qui militent sous vous. Et le décorez par multiplication de bénédiction, d’honneur, et des vertus, desquelles avez décoré vos fidèles susdits : colloquez-le hautement au gouvernement du Royaume, et l’oignez de l’huile de la grâce du Saint Esprit. Par notre Seigneur, qui ayant vertu de sa croix détruit les enfers, et vaincu le Royaume du Diable, est monté victorieux aux cieux auquel toute puissance et victoire des Rois consiste, qui est la gloire des humbles la vie et le salut des peuples. Qui vit et règne.
Ici, il l’oint avec l’onction de chrême et d’huile envoyée du ciel confectionnée auparavant par l’archevêque, sur une patène comme il a été dit plus tôt. L’archevêque l’oint d’abord au sommet de la tête de ladite onction, secundo à la poitrine, tertio entre les épaules, quarto aux mêmes épaules, quinto aux jointures des bras. Il dit à chaque onction : Je t’oins pour la royauté avec l’huile sanctifiée, Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Et tous disent : Amen. Pendant l’onction, les assistants chantent cette antienne : Le prêtre Sadoch et le prophète Nathan oignirent Salomon roi en Sion et s’approchant, joyeux, dirent « Vive le roi pour l’éternité ». Ceci chanté, l’archevêque dit cette oraison :
Seigneur Jésus Christ oignez ce Roi au gouvernement, ainsi que vous avez oint les Prêtres, Rois, Prophètes et Martyrs, qui par foi ont vaincu les Royaumes, opéré justice, et obtenu les promissions. Votre très sacrée onction découle sur son chef, descende jusques au dedans, pénètre le profond de son cœur, et soit par votre grâce fait digne des promesses, qu’ont obtenues les très victorieux Rois : afin qu’il règne heureusement au siècle présent, et parvienne à leur compagnie au règne céleste, par notre Seigneur Jésus Christ votre fils, qui a été oint de l’huile de joie par dessus tous les consorts : et en vertu de la croix a défait les puissances de l’air, détruit les enfers, vaincu le Royaume du Diable, et vainqueur est monté aux cieux, en la main duquel consistent victoire, toute gloire et puissance et vit et règne avec vous Dieu en unité du Saint Esprit, par tous les siècles des siècles. Amen.
Autre oraison : Seigneur Dieu, qui êtes la force des cieux, et hautesse des humbles, qui avez au commencement voulu châtier les péchés du monde par l’effusion du déluge, et démontré par la colombe portant le rameau d’olive, la paix être rendue aux terres et après par onctions d’huile ordonné Prêtre votre serviteur Aaron et puis par effusion de cet onguent avez rendu parfaits les Prêtres, Rois, et Prophètes pour régir le peuple d’Israël et par la voix prophétique de David votre serviteur avez prédit, que la face de l’Eglise serait joyeuse en huile : Ainsi nous vous supplions, Père tout puissant, que votre plaisir soit sanctifier de votre bénédiction votre serviteur par la grâce de cette créature : à ce qu’il apporte à la semblance de la colombe, la paix de la simplicité au peuple à lui commis : qu’il imite diligemment au service de Dieu, les exemples d’Aaron, et qu’il atteigne toujours les hautesses du Royaume en conseils de science, et équité de jugement. Et le faites avoir par cette onction d huile, moyennant votre aide, la face préparée à joie à tout le peuple, par Jésus Christ.
Autre oraison : Jésus Christ notre Seigneur, Dieu, fils de Dieu, qui par le Père a été oint de l’huile d’exultation par dessus tous ses participants, par la présente infusion du sacré onguent du Saint Esprit, infuse sur votre chef sa bénédiction, et la fasse pénétrer jusques à l’intérieur de votre cœur : afin que puissiez par ce don visible et traitable percevoir les choses invisibles. Et après avoir par justes modérations, accompli le règne temporel, régner avec lui éternellement. Par Jésus Christ.
Ces oraisons dites les anneaux des ouvertures du vêtement royal sont refermés par l’archevêque ou par des prêtres ou seulement par des diacres, à cause des traces d’onctions et alors le chambellan de France le revêt de la tunique jacinthe et par-dessus le manteau de telle manière qu’il ait la main droite libre par l’ouverture du manteau et sur la gauche, le manteau est relevé comme est relevée la chasuble du prêtre. Alors l’archevêque lui oint les mains de l’huile susdite envoyée du ciel comme ci-dessus et l’archevêque dit :
Ces mains sont ointes d’huile sanctifiée, duquel les Rois et Prophètes ont été oints, et ainsi que Samuel oignit David pour être Roi : afin que soyez oint et bénit, et constitué Roi en ce Royaume, lequel notre Seigneur Dieu vous a donné pour régir et gouverner.
Ensuite l’archevêque dit cette oraison : Seigneur Dieu qui êtes la gloire des justes, et miséricorde des pécheurs, qui avez envoyé votre fils pour racheter de son précieux sang le genre humain, qui rompez les guerres, et défendez ceux qui espèrent en vous et sous la volonté duquel est contenue toute la puissance des Royaumes, nous vous prions humblement, que en ce présent siège royale vous bénissiez votre serviteur N. se confiant en votre miséricorde, et qui lui veuillez par votre faveur assister : afin que lui, qui désire d’être muni et fortifié de votre sainte protection, soit plus fort et robuste que tous ses ennemis. Faites, Seigneur Dieu, qu’il soit heureux et victorieux de ses ennemis. Couronnez-le de la couronne de justice et piété : afin que de tous son cœur et pensée croyant en vous, il vous soit fidèle serviteur, défende et exalte la sainte Eglise, qu’il gouverne justement le peuple que vous lui avez commis, et ne le faites tourner en injustice par aucunes menaces ou tromperies. Embrasez, Seigneur Dieu, son cœur en l’amour de votre grâce, par cette huile d’onction, duquel avez oint les Prêtres, les Rois et les Prophètes : afin qu’aimant justice et cheminant par ses sentiers, après avoir parachevé le cours de ses ans par vous ordonnés, en la gloire et excellente royale, il puisse parvenir à la joie et à la félicité éternelle, par celui même notre Seigneur Jésus Christ. Amen
L’onction des mains faites, le roi joint les mains devant la poitrine. Ensuite, s’il veut enfiler des gants, comme font les évêques lors de leur consécration par révérence pour les saintes onctions de peur que quelque chose touche les mains nues. L’archevêque les bénit :
Tout puissant créateur, qui à l’homme créé à votre image avez adapté des mains distinguées de doigts de discrétion, comme un organe d’intelligence, pour bien et justement opérer, et lesquelles avez commandé être tenues et gardées en toute netteté, afin qu’en lesquelles lame digne fut portée, et que par lesquelles vos saints mystères fussent traités et exercés, veuillez bénir et sanctifier ces gants afin que quiconque étant Roi, qui avec humilité voudra en couvrir ses mains, votre miséricorde lui donne mondicité et netteté tant de cœur que de l’œuvre. Par notre Seigneur.
Les gants sont aspergés d’eau bénite, ensuite ils sont mis aux mains du roi par l’archevêque en disant : Seigneur Dieu, environnez les mains de ce votre serviteur N. de la mondicité du nouvel homme, qui est descendu du ciel : afin que tout ainsi que Jacob votre bien-aimé ayant les mains couvertes de peaux de chevreaux, et ayant offert à boire et manger gracieux à son père, obtint la bénédiction : ainsi il puisse obtenir la bénédiction de votre grâce. Par le même Jésus Christ votre fils, notre Seigneur, qui en prenant lui-même notre chair, enlève pour vous le péché. Amen.
Ou si le roi a préféré ne pas avoir de gants, alors l’onction faite et les oraisons dites, des évêques assistants essuient les mains du roi avec du coton et les frottent avec de la mie de pain ou du sel, ensuite, ils lui lavent les maint les mains de même que pour l’archevêque. L’archevêque bénit l’anneau en disant :
Seigneur Dieu, commencement et fin de toute créature, créateur et conservateur du genre humain, donneur de grâce spirituelle, auquel toutes choses sont encloses : envoyez votre bénédiction sur cet Anneau, et le veuillez bénir et sanctifier : afin qu’il retienne toujours l’habitude de discrétion, qu’il resplendisse de la lueur de vraie foi, et qu’étant armé de la protection de la Sainte Trinité, chevalier invincible, il surmonte constamment les armées du diable, et lui profite au salut du corps et de l’esprit. Par notre Seigneur.
Ensuite l’anneau lui est donné par l’archevêque et en donnant l’anneau l’oraison est dite : Prenez l’Anneau, signe de la sainte foi, solidité du Royaume, augmentation de puissance, par lesquelles choses vous sachiez chasser les ennemis par puissance triomphale, exterminer les hérésies, réunir les sujets et les annexer à la persévérance de la foi Catholique, par Jésus Christ.
Oraison après l’anneau : Seigneur Dieu, duquel est toute puissance et dignité, donnez à votre serviteur l’heureux effet de sa dignité, en laquelle par votre grâce il soit permanent, vous craigne toujours, et s’efforce de vous complaire. Par Jésus Christ.
Après l’anneau ainsi donné, le sceptre est donné en la main droite et cette oraison est lue : Prenez le Sceptre, enseigne de la puissance Royale, assavoir, la droite verge du Royaume, verge de vertu, par laquelle vous gouverniez vous même, défendiez contre les méchants par royale puissance la sainte Eglise, qui est le peuple Chrétien à vous commis de Dieu : corrigiez les mauvais, pacifiez les droituriers, et les veillez, à ce qu’ils puissent par votre aide tenir la droite voie : afin que du Royaume temporel vous parveniez au Royaume éternel, aidant celui duquel le règne et empire est sans fin permanent aux siècles des siècles. Amen.
Oraison après le sceptre donné : Seigneur, fontaine de tous biens, Dieu auteur de tous bons effets, donnez, nous vous supplions, à votre serviteur de bien gouverner celle dignité qui a acquise : vous plaise lui corroborer l’honneur auquel vous lavez constitué, honorez-le par dessus tous les Rois de la terre, enrichissez-le de bénédiction abondante, consolidez-le de ferme stabilité au trône du Royaume. Visitez-le en lignée, donnez lui longue vie, en ses jours naisse toujours justice, enfin qu’en joie et liesse il ait gloire au Royaume éternel. Par Jésus Christ.
Aussitôt après la verge lui est donnée en la main gauche et on dit : Prenez la verge de vertu et d’équité, par laquelle vous sachiez assurer les bons et faire craindre les mauvais. Enseignez le chemin aux dévoyés, tendez la main à ceux qui sont tombés : rabaissez les orgueilleux, élevez les humbles : afin que notre Seigneur Jésus Christ vous ouvre l’huis ayant lui-même prononcé « Je suis l’huis, par lequel qui entrera sera sauvé ». Et lui qui est la clef de David, et le Sceptre de la maison d’Israël, qui ouvre et nul ferme : qui ferme et nul ouvre : celui qui met hors de prison l’enchaîné, et hors des ténèbres et ombre de la mort, vous soit adjuteur : à ce que vous puissiez ensuivre en toutes choses celui duquel le Prophète David a chanté, Dieu, ton siège est au siècle du siècle, la verge d’équité est la verge de ton Règne. Et imiter celui qui dit : Aime justice et hait iniquité : pour ce Dieu ton Dieu ta oint de l’huile de liesse, à l’exemple de celui qu’il avait oint devant les siècles par dessus tous ses participants Jésus Christ notre Seigneur.
Après cette oraison, les pairs sont convoqués par leur nom, par le chancelier, sil est présent, sinon par l’archevêque. Il appelle d’abord les laïcs ensuite les clercs et les clercs sont appelés dans l’ordre qu’il a été dit plus haut en s’assoyant. Ceux-ci appelés et présents, l’archevêque prend à l’autel la couronne royale, et seul la pose sur la tête du roi. Celle-ci posée, tous les pairs tant clercs que laïcs portent la main à la couronne et la soutiennent de chaque côté et les pairs seuls, alors l’archevêque dit cette oraison avant de placer la couronne sur la tête mais il la tient assez haut devant la tête du roi.
Plaise à Dieu vous couronner de gloire et justice, d’honneur et d’œuvre, de constance : afin que par l’office de notre bénédiction avec droite foi et fruit multiplié de bonnes œuvres vous parveniez au Royaume perpétuel, par la largesse de celui duquel le règne et empire est permanent dans les siècles de siècles.
Laquelle oraison dite, en posant la couronne sur la tête, l’archevêque dit : Prenez la couronne du Royaume au nom du Père et Père et du Fils et du Saint Esprit : afin que méprisant l’ancien ennemi, et délaissant la contagion de tous vices, vous aimez justice, miséricorde et jugement : et ainsi justement, miséricordieusement et pieusement vous viviez : afin que receviez de notre Seigneur Jésus Christ la couronne du Royaume éternel. Prenez, dis-je, la couronne, laquelle vous entendiez signifier gloire et honneur, et œuvre de fortitude : et que par celle-ci vous entendiez être participant de notre ministère : en façon, que comme nous sommes en l’intérieur pasteurs et recteurs des âmes, ainsi vous soyez toujours prêt pour défendre contre toutes adversités l’Eglise de Jésus Christ, et le Royaume à vous donné de Dieu, et par l’office de notre bénédiction en voix d’exultation, de l’autorité des Apôtres est de tous les saints vous apparaissiez utile exécuteur de ce qui est commis à votre gouvernement, et soyez estimé vrai et excellent Roi régnant : afin qu’étant orné de félicité éternelle, vous soyez en gloire avec notre Sauveur Jésus Christ, duquel vous portez le nom et tenez le lieu, lequel vit et règne avec Dieu le Père à jamais. Amen.
Oraison après la couronne : Dieu d’éternité, Duc des vertus, visiteur de tous ennemis, bénissez votre serviteur à vous inclinant son chef, conservez-le en longue, sainte et prospère félicité. En quelqu’endroit qu’il invoque votre aide assistez-le aussitôt : gardez-le et défendez-le. Octroyez lui, nous vous en supplions Seigneur, les richesses de votre grâce. Accomplissez en bien son désir, la couronne lui soit en misération et miséricorde, et à vous Seigneur serve continuellement en bonne dévotion. Par notre Seigneur.
Aussitôt après cette oraison est dite cette bénédiction :
Que le Dieu tout puissant étende la dextre de sa bénédiction dessus vous, et qu’il vous environne tout alentour dune forteresse de félicité, et vous tienne en la sauvegarde de sa protection, par le moyen des mérites de la Vierge Marie, de saint Pierre le prince des Apôtres, de saint Denys, de saint Remy et de la céleste congrégation de tous les Saints. Amen.
Je prie le Seigneur Dieu qu’il vous pardonne tous les péchez que vous avez commis et face descendre en votre âme la grâce et la miséricorde, que vous lui demandez en toute humilité : et vous délivre tant des embuscades que vos ennemis visibles et invisibles vous pourraient dresser, que de toute autre adversité, qui vous viendraient surprendre. Amen.
Qu’il vous mette en la garde de ses bons Anges, pour toujours et en tous lieu vous faire avant-garde, être prêt de vous, et suivre par tout : et vous délivre par sa puissance, de péché, du glaive et du hasard de tous dangers. Amen.
Qu’il convertisse vos ennemis à vouloir la paix, et exercer l’un envers l’autre tout exercice de charité : qu’il vous fasse paraître gracieux et amiable par les bonnes œuvres que bien vous saurez faire : que pendant qu’il aura frappé dune confusion salutaire ceux qui sont opiniâtres à vous haïr et faire nuisance, vous fleurissiez perpétuellement par la sanctification que vous recevrez de Dieu, et la participation que vous prendrez en ses grâces. Amen.
Qu’il vous donne tant de vertu en votre dextre, que vous rapportiez toujours la victoire et le triomphe de vos ennemis tant visibles qu’invisibles : qu’il fasse distiller dedans votre cœur la crainte de son saint nom, et pareillement le désir de ne jamais s’émanciper de votre amour : ainsi qu’imprimant en votre entendement une foi vive, vous ne soyez jamais sans vous employer aux œuvres salutaires : et que vous ayant conséquemment fait jouir d’une heureuse paix, tout le temps de votre vie, vous soyez trouvé digne d’avoir place entre les triomphes du Royaume éternel. Amen.
Et que celui qui vous a constitue Roi de son peuple, vous face non seulement heureux en ce monde mortel, mais aussi qu’il vous face part en la félicité éternelle. Amen.
Toutes lesquelles choses vous veuille donner celui, le règne et empire duquel dure éternellement. Amen.
Autre bénédiction sur lui : Bénissez notre Roi, Seigneur, qui maniez les Royaumes de tous les Rois. Amen. Et le douez d’une si grande bénédiction, qu’il possède le sceptre de salut avec une telle sublimité, que fit jadis David, et qu’il se trouve enrichi des dons de votre sainte faveur. Amen. Faites, que conduit par votre saint Esprit il régisse le peuple avec toute douceur et mansuétude, comme autrefois vous avez entretenu le Royaume de Salomon pacifique. Amen. Qu’il se reconnaisse être votre sujet en crainte, et qu’il bataille dessous vous en toute assurance : couvrez-le toujours de votre ombre, à ce que par votre grâce avec ses Princes et Capitaines partout il se voit être victorieux. Amen.
Rendez-le comblé d’honneur par dessus tous les Rois de la terre : donnez lui une heureuse domination sur les peuples, que toutes les nations s’efforcent de l’embellir de toute manière de révérence, et qu’il vive entre eux en réputation de Prince magnanime. Amen. Qu’il garde en ses jugements une équité recommandable, que votre dextre riche abondamment l’enrichisse, qu’il possède une province couverte de fruits, et ne lui refuser chose qui apporte quelque avancement à ses enfants. Amen. Donnez-lui une vie, qui se continue par longues années : qu’en ses jours la justice regerme, que le trône de son gouvernement soit solide, et qu’il aille avec liesse et réjouissance au règne éternel, pour y être incessamment glorifié. Amen. Ce que nous veuille…
Autre prière : Le Dieu tout puissant vous donne la rosée du ciel, et la graisse de la terre, pour vous fournir abondance de froment, de vin et d’huile, que les peuples vous rendent obéissance, et que les nations vous honorent en toute révérence. Soyez le Seigneur de vos frères, et que les enfants de votre mère courbent les genoux devant vous : et que celui qui vous bénira, se sent rempli de bénédictions, et Dieu sera votre support. Que le tout puissant vous bénisse d’en haut des bénédictions du ciel aux montagnes et aux vallées : et des bénédictions d’en bas sur la couche de la terre, et des bénédictions des laitages, de vendanges, et de pommes. Et que les bénédictions d’Abraham, Isaac et Jacob soient confirmées dessus votre chef. Par Jésus Christ notre Sauveur. Amen.
Autre oraison : Bénissez, Seigneur, la force de notre Prince, et recevez en gré les œuvres de ses mains : par votre bénédiction soient les terres remplies de fruits, de la rosée céleste, des fruits des abîmes inférieurs, des fruits du soleil et de la lune, du sommet des hautes montagnes, des pommes de vallées éternelles, des fruits de la terre, et de sa plénitude, que la bénédiction de celui qui apparu au buisson, tombe sur sa teste, et que la bénédiction du Seigneur soit pleine sur ses enfants, et mouille son pied en huile : ses cornes soient cornes de Rhinocéros, avec lesquelles il pousse les gens jusques à la fin de la terre, par ce que celui qui monte au ciel, et ton défenseur à jamais. Par Jésus Christ.
Ensuite le roi couronné est conduit par la main par l’archevêque avec l’escorte des pairs tant prélats que laïcs, de l’autel, à travers le choeur, jusqu’au trône déjà préparé avec solennité et lorsque le roi arrive au trône, l’archevêque le place sur le trône et la place du roi est ainsi désignée, l’archevêque dit :
Arrêtez-vous ici, et des maintenant jouissez de l’état, lequel jusques ici avez tenu par succession paternelle, et maintenant comme au vrai héritier vous est mis entre les mains, de l’autorité de Dieu tout puissant, et par la tradition que présentement nous Evêques, et autres serviteurs de Dieu nous vous en faisons. Ayant cependant souvenance d’honorer tant plus grandement et favoriser le Clergé, que vous le voyez être le plus approchant des saints Autels : à ce que le Médiateur de Dieu et des hommes vous face être médiateur entre le ciel et le peuple.
Ici l’archevêque le fait asseoir en le tenant par la main : Plaise à Jésus Christ notre Seigneur, le Roi des Rois, et le dominateur de ceux qui dominent sur les autres, vous confirmer maintenant au trône de ce règne, et après cette vie vous face régner avec lui éternellement. Qui vit et règne avec le Père et le Saint Esprit par tous les siècles des siècles. Amen.
Selon les usages de quelques uns, surtout selon l’usage des romains, après l’intronisation et non avant, le métropolitain commence le Te Deum et les chanoines poursuivent. Celui-ci finit il dit sur le roi les versets. Que ta main soit affermie et ta droite exaltée. Réponse : Que la justice et le jugement préparent ton siège. Seigneur écoute ma prière… Le Seigneur soit avec vous… Prions.
Seigneur Dieu, qui avez conforté les mains vainqueresses de Moïse, durant son oraison ; lequel jusqu’à ce qu’il fut débile de vieillesse, combattait néanmoins dune sainteté infatigable : afin que le méchant Amalech étant surmonté, et le peuple profane des nations subjugué, et les estrangers matés, un peuple abondant vous face service en votre héritage. Accordez notre requête, que nous vous dressons les mains élevées au ciel à l’exemple de Moïse. Nous avons aussi, Père saint, auprès de vous notre Sauveur, qui a pour nous tendu les mains en l’arbre de la croix, et par lequel nous prions d’un cœur haut élevé, que par le moyen de sa puissance, l’impiété de tous ses adversaires soit abattue et que le peuple n’ayant craint d’ailleurs, ne craigne autre que vous. Par celui même Jésus Christ notre Seigneur.
Ces choses faites, l’archevêque, avec les pairs soutenant la couronne, le roi tellement remarquable, conduit au trône préparé pour lui, garni de soie et orné, où il est placé sur un siège haut d’où il puisse être vu par tous, l’archevêque, ayant déposé la mitre, embrasse celui qui se trouve en son siège en disant : Vive le roi éternellement. Et après lui, les pairs évêques et laïcs qui soutiennent la couronne disent de même. (Ici commence le Te Deum). Ces choses faites, le roi ne bouge pas de son trône tant que la reine soit consacrée, et, conduite à son trône. La messe est commencée alors par le chantre et le sous chantre, gardant le choeur et elle est chantée suivant son ordre.
Oraison pour le roi : Nous te requerrons, Dieu tout puissant, que notre Roi N. ton serviteur, lequel par ta miséricorde a reçu le gouvernement du Royaume perçoive aussi l’accroissement de touts vertus, desquelles décemment orné il puisse éviter les monstres des vices, vaincre les ennemis et parvenir agréable à toi qui est la voie, vérité et vie, par notre Seigneur.
Secrète : Nous te supplions, Seigneur, qu’il te plaise sanctifier les présents offerts, et que par ta largesse ils profitent à notre Roi N. pour obtenir le salut de l’âme et du corps et parachever l’office enjoint. Par notre Seigneur.
A noter que avant "Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous" l’archevêque doit dire cette bénédiction sur le roi et sur le peuple :
Le Seigneur Dieu vous donne sa bénédiction, et vous garde : et comme il lui a plu vous constituer Roi sur votre peuple, ainsi vous face la grâce d’être heureux en ce monde présent, et à l’avenir vous face participant de la félicité éternelle. Amen. Qu’il vous face la grâce, que par sa dispensation et votre administration, le Clergé et le peuple qui par son aide, et par votre commandement sont agrégés ensemble, soient bien et heureusement gouvernés par longues années. Afin qu’obéissants aux commandements divins, exempts de toutes adversités, et abondants en tous biens, et vous obéissant d’amour fidèle, ils puissent en ce monde jouir de la tranquillité de la paix : et en fin avec vous être participants de la compagnie des citoyens célestes. Ce que vous veuille octroyer celui, le règne et empire duquel sans fin dure aux siècles des siècles. Et la bénédiction du Dieu tout puissant, du Père +, du Fils +, et du Saint Esprit + descende sur vous, et y demeure toujours. Amen.
Bénédiction de l’étendard : Seigneur Dieu, inclinez votre oreille aux prières de notre humilité, et par l’intercession de saint Michel Archange, et de toutes les célestes vertus prestez nous la faveur de votre dextre : et ainsi que vous avez bénit Abraham reportant la victoire sur cinq rois, et David exerçant en votre nom batailles triomphantes : ainsi vous plaise de bénir + et sanctifier ce voile et bannière, lequel est porté pour la défense de la sainte Eglise contre la rage des ennemis : à ce que les fidèles et défenseurs du peuple de Dieu obtenant cela au nom de Jésus Christ par la vertu de la croix, se puissent réjouir d’avoir acquis la victoire et triomphe sur leurs ennemis. Amen.
Postcommunion : Seigneur, par cette oraison salutaire préserve notre Roi N. ton serviteur de toutes adversités, afin qu’il obtienne la tranquillité de la paix ecclésiastique, et après le décompte de ce temps parvienne à l’héritage éternel. Par notre Seigneur.
A noter que, lorsqu’on lit l’Evangile, le roi et la reine doivent déposer leur couronne, et l’Evangile lu, le plus grand parmi les archevêques ou évêques reçoit le livre des Evangiles et le porte au roi pour qu’il le baise et ensuite à la reine et ensuite au seigneur archevêque célébrant la messe. Après l’offertoire les pairs conduisent le roi à l’autel, soutenant sa couronne. Le roi doit offrir un pain et du vin dans un vase en argent et treize besants d’or et la reine de même ; et en allant et en revenant, le glaive nu est porté devant le roi. La Messe finie, de nouveau les pairs conduisent le roi devant l’autel et là il communie au Corps et au Sang du Seigneur, des mains de l’archevêque célébrant la Messe.
A noter aussi, que celui qui donne l’Evangile à baiser doit après "Pax Domini" recevoir la paix de l’archevêque célébrant la messe et la et la porter au roi avec un baiser de la bouche et à la reine avec le livre et, après lui, tous les archevêques et évêques donnent la paix au roi résidant à son trône, l’un après l’autre. La Messe finie l’archevêque dépose la couronne de la tête du roi et le dépouille des insignes et autres vêtements. De nouveau il lui pose sur la tête sa couronne plus petite et ainsi il va au palais, le glaive nu le précédant. Et l’on sait que sa chemise doit être brûlée à cause de la sainte onction.
Du retour de l’ampoule : on sait que le roi doit prendre des barons ses plus nobles et les plus forts au jour de son couronnement à l’aurore et les envoyer à Saint Remi pour la sainte ampoule et ceux-ci doivent jurer à l’abbé et à l’église que la dite ampoule sera conduite et ramenée de bonne foi à la saint église du Bienheureux Remi. L’abbé, ceci fait, doit apporter la sainte ampoule comme il a été noté ci-dessus. La consécration et la Messe finies, les mêmes barons doivent à nouveau reconduire la sainte ampoule jusqu’à Saint Remi avec honneur et sécurité et la replacer en son lieu.
Ordre pour bénir et consacrer la reine de France qui doit être consacrée aussitôt après la consécration du roi selon cette manière : On doit lui préparer un trône semblable au trône royal, mais cependant un peu plus petit. La reine doit être conduite à l’église par deux évêques et le roi doit s’asseoir en son trône après l’onction et le couronnement comme il a été noté ci-dessus. La reine amenée à l’église doit se prosterner devant l’autel et doit prier prosternée. Relevée de sa prière par les évêques, elle doit de nouveau incliner la tête et l’archevêque doit dire cette oraison :
Favorisez nos supplications et comblez de l’action de votre grâce ce que nous accomplissons par le mystère de notre humilité. Par notre Seigneur.
Ensuite l’archevêque dit cette oraison :
Dieu éternel et tout puissant, source et origine de toute bonté, qui ne rejetez nullement la fragilité du sexe féminin mais au contraire, l’agréant avec faveur, le choisissez de préférence, et qui choisissant ce qui est faible dans le monde pour confondre ce qui est fort, qui, même, avez voulu relever jadis le triomphe de votre gloire et de votre force dans la main féminine de Judith contre l’ennemi très cruel du peuple juif, regardez favorablement, nous vous en prions, la prière de notre humilité et, sur votre servante N. que voici, que nous élisons comme reine en humble prière, multipliez les dons de vos bénédictions, entourez-la toujours et partout de la puissance de votre dextre pour que, protégée solidement de tous côtés par le bouclier de votre protection, elle soit capable de triompher des malices des ennemis visibles et invisibles. Qu’avec Sara, Rebecca, Lia et Rachel, femmes deux fois vénérables, quelle mérite d’être féconde et d’être félicité pour le fruit de son sein, afin que soient protégées et défendues la dignité du Royaume et la stabilité de la sainte Eglise de Dieu. Par le Christ notre Seigneur qui a daigné naître du sein pur de la bienheureuse Vierge Marie pour visiter et rénover le monde, qui vit avec toi.
Item autre bénédiction :
Dieu qui, seul, avez l’immortalité et qui habitez la lumière inaccessible, dont la providence ne faillit pas en ses desseins, qui faites les choses futures et appelez ce qui n’est pas comme ce qui est, qui rejetez les orgueilleux de la principauté par votre gouvernement équitable et élevez aux plus grands honneurs les humbles, nous supplions, à genoux, votre ineffable miséricorde : de même que la reine d’Israël Esther procura le salut en rompant les liens de la captivité et fit passer le salut des siens par la chambre du roi Assyrien, ainsi, accordez à votre servante N. que voici, par notre humble bénédiction, de passer par votre miséricorde, en vue du salut du peuple chrétien à la digne et noble union avec notre roi ; que demeurant sur le trône de son royal époux, elle mérite par sa pureté de recevoir la palme proche de la virginité ; quelle désire en tout et par dessus tout vous plaire à vous Dieu vivant et vrai, et que par votre inspiration elle accomplisse de se de tout son cœur ce qui vous est agréable. Par notre Seigneur.
Autre oraison :
Dieu éternel et tout puissant, sanctifiez votre servante que voici de la bénédiction céleste, éclairez et fortifiez de votre sagesse toujours et partout celle que nous choisissons comme reine pour le soutien du Royaume, et que votre Eglise puisse la reconnaître toujours pour sa fidèle servante. Par le Christ notre Seigneur.
A noter que la tunique de la reine et sa chemise doivent être ouvertes jusqu’à la ceinture et le seigneur archevêque doit l’oindre de l’huile sainte à la tête et à la poitrine et dire lorsqu’il l’oint de ces onctions :
Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, que cette onction d’huile soit salutaire pour vous en honneur et confirmation éternelle.
L’onction faite, l’archevêque dit : Que la grâce du Saint Esprit, par notre humble ministère descende abondamment sur vous ; de même que par nos mains indignes vous êtes ointe d’une huile matérielle qu’ainsi vous méritiez d’être imprégnée à l’intérieur de son onction spirituelle et que pénétrée totalement et toujours de cette onction vous ayez le discernement et la force de repousser le mal de tout votre cœur, et de toute votre âme, choisir les biens éternels et œuvrer pour eux.
Autre oraison :
Que le Dieu d’éternelle gloire soit votre soutien, que dans sa puissance il vous bénisse, qu’il exauce vos prières, qu’il emplisse votre vie de la longueur des jours, qu’il confirme continuellement votre bénédiction et qu’ave tout le peuple il vous conserve pour l’éternité et emplisse de confusion vos ennemis. Et que sur vous s’épanouisse la grâce sanctifiante du Christ par l’onction de cette huile pour que Celui qui sur la terre vous a accordé sa bénédiction soit celui qui vous confère au ciel le mérite des anges. Qu’il vous bénisse et vous garde pour la vie éternelle Jésus Christ notre Seigneur qui vit …
Alors l’archevêque doit lui mettre l’anneau au doigt et lui dire :
Recevez l’anneau de la foi, sceau de la Sainte Trinité pour pouvoir éviter tous les errements des hérétiques et faire parvenir tous les peuples barbares à la connaissance de la vérité par la puissance qui vous est donnée.
Suit l’oraison : Dieu à qui appartiennent tout pouvoir et toute dignité, donnez à votre servante, par ce signe l’observance de votre foi, le succès de sa vertu pour quelle y demeure toujours solide et s’applique toujours à vous plaire.
Après cette oraison la reine reçoit de l’archevêque un sceptre d’une forme un peu différente du sceptre des rois et une verge semblable à la verge royale ; en les remettant, l’archevêque dit :
Recevez la verge de force et de justice, soyez miséricordieuse pour les pauvres, affable pour les veuves, montrez un souci très empressé pour les orphelins pour que le Dieu tout puissant augmente pour vous le don de sa grâce. Lui qui vit.
En donnant le sceptre et la verge, oraison :
Dieu éternel et tout puissant, répandez favorablement, à notre prière, l’esprit abondant de votre bénédiction sur votre servante pour que aujourd’hui elle soit instituée reine par l’imposition de notre main et demeure digne de votre choix et de votre sanctification. Et que jamais ensuite elle ne soit séparée de votre grâce. Par Jésus Christ…
Ensuite doit être imposée par le seul archevêque la couronne sur sa tête ; celle-ci posée, doivent la soutenir de part et d’autre les barons et l’archevêque doit dire pendant l’imposition :
Recevez la couronne de gloire et d’honneur du charme excellent de la royauté pour que vous brilliez avec splendeur et soyez couronnée de la de la joie éternelle pour que vous sachiez être l’épouse du Roi et que vous songiez au peuple de Dieu toujours avec bonheur. Autant vous êtes élevée, que d’autant plus vous aimiez et conserviez l’humilité, pour que, allant couronnée extérieurement d’or et de pierres précieuses, ainsi vous vous appliquiez à être intérieurement décorée de l’or et de pierres précieuses de la sagesse et des gemmes des vertus, jusque après la mort avec les vierges prudentes auprès de l’époux éternel, notre Seigneur Jésus Christ méritant d’entrer avec dignité et louange dans le Royaume céleste. Lui qui avec Dieu…
Après l’imposition de la couronne, l’archevêque dit cette oraison :
Seigneur, source de tous biens et de tous les biens à venir, accordez à votre servante N. de bien se conduire dans la dignité acquise et de persévérer dans la gloire reçue de vous et dans les bonnes œuvres.
Autre oraison :
Seigneur, Père saint, Dieu tout puissant, auteur de tous biens et distributeur de toutes bénédictions et donateur abondant, versez sur votre servante, la reine que voici, la richesse de la grâce de votre bénédiction et que l’infusion de votre choix céleste et de votre bénédiction comble celle que l’élection humaine se réjouit de mettre en avant. Donnez lui, Seigneur, l’autorité du gouvernement, la grandeur du conseil, l’abondance de la sagesse, de la prudence et de l’intelligence, la protection de la religion et de la piété, quelle soit bénie et honorée dans son nom autant que Sara, soumise et rendue féconde autant que Rebecca, défendue contre tous les vices comme Judith, choisie pour la conduite du Royaume comme Ester, afin que l’effusion de la rosée céleste et de l’huile sacrée pénètre celle que la fragilité d’une main humaine va bénir, et que celle qui reçoit de nous la couronne et la bénédiction royale mérite d’être soutenue et gardée par vous jusqu’à la récompense de l’éternité. Et comme elle a été élevée en nom par les hommes, ainsi quelle soit élevée par vous dans la foi et l’action. Versez en elle cette rosée de votre sagesse dont le bienheureux David reçut la promesse pour lui et ses fils et que Salomon reçut en abondance. Soyez pour elle, Seigneur, une cuirasse contre les coups de tous ses ennemis, un casque contre ses adversaires, la sagesse dans la prospérité, un bouclier éternel pour la protéger. Quelle suive la paix, aime la charité, s’abstienne de tout impiété, parle selon la justice et garde la vérité. Quelle cultive la justice et la piété, quelle aime la religion et quelle soit florissante par la présente bénédiction pour de nombreuses années en ce monde et pour toujours dans l’éternité sans fin. Intercédant notre Seigneur Jésus Christ qui avec le Père et le Saint Esprit vit et règne, Dieu pour tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Après cette oraison les barons qui soutiennent la couronne, conduisent la reine vers son trône où elle est placée sur le siège par ceux qui l’entourent, barons et les plus nobles dames. A l’offrande, à la paix et à la communion, comme pour la fin de l’ordre du roi, plus haut.