Le Bréviaire

De Salve Regina

Les sacramentaux
Auteur : P. Etienne Hogueny, O.P.
Date de publication originale : 1933

Difficulté de lecture : ♦♦ Moyen
Remarque particulière : Cet article est en fait l’introduction au bréviaire latin-français des édition Labergerie, parue en 1934.


I. QU'EST-CE QUE LE BRÉVIAIRE ?

Le Bréviaire, Breviarium, abrégé, est un abrégé du grand Office qui se célébrait dans les églises abbatiales ou conventuelles au XIIe siècle. L'organisation de cet abrégé est due principalement aux clercs de la Curie romaine et aux moines mendiants, franciscains et dominicains. Les collaborateurs immédiats du Pape, obligés de le suivre dans ses déplacements, fréquents au Moyen Âge, ne pouvaient prendre part à l'Office solennel des Basiliques, ni trouver le temps de réciter un très long Office. Les Frères mendiants, obligés de voyager beaucoup, avaient besoin de livres d'Office qui ne fussent pas trop coûteux et qu'on pût emporter avec soi. Grégoire IX autorisa les moines mendiants à se contenter de l'Office moderne qu'il avait lui-même organisé en abrégeant l'Office alors en usage et qui contenait leur Bréviaire, dans ces Breviaria que le chapitre dominicain de Milan en 1270, mentionne sous le nom de Breviaria portatilia.
L'Office, dont le Bréviaire est l'abrégé, n'était pas au XIIe siècle, d'institution récente. Pour retrouver ses origines, il faut aller jusqu'à Notre Seigneur lui-même.
De la prière individuelle, Notre-seigneur avait dit : «II faut toujours prier et ne jamais cesser.»(Luc, XVIII, i.)Une âme vraiment chrétienne doit se maintenir en union d'amour avec le Seigneur, en sorte que toute sa vie de travail, de récréation ou de repos soit prière. Mais à cette recommandation de prière individuelle continue, Notre-seigneur a joint celle d'une prière commune : « En vérité je vous le dis, si deux d'entre vous sont d'accord sur une demande quelconque, cela leur adviendra de la part de mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux.»(matth., xVIII, 19 et 20.)
Les premiers chrétiens avaient bien retenu la leçon du Maître et se réunissaient, non seulement dans leurs maisons pour la fraction du pain, pour le sacrifice eucharistique mais aussi suivaient en groupes les prières publiques du temple. (ACTES, II, 46.)
C'est dans le sens d'une ordonnance relative au règlement des prières communes, qu'on entend généralement ce verset de la 1ère Epître à Timothée, II, 1 : "Je demande donc qu'avant tout, on fasse des obsécrations, prières, demandes, actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour toutes les autorités constituées, afin que nous menions une vie calme et tranquille en toute piété et honnêteté. » Saint Clément de Rome écrivant aux Corinthiens en 96, fait remonter jusqu'au Christ, par les Apôtres, la réglementation de la prière dans les réunions chrétiennes.
Ayant ainsi marqué les origines évangéliques de la prière publique de l'Église, nous n'essaierons pas de suivre le développement de son organisation au cours des siècles. Cette histoire a été admirablement écrite par dom Boemer, 0. S. B. et l'on en trouvera un excellent abrégé dans le chapitre consacré au Bréviaire par la précieuse encyclopédie populaire des connaissances liturgiques. (Liturgia, pp. 416-431.)
De cette histoire, retenons simplement les grands faits. Dès le IIIe siècle, nous voyons signaler, par saint Clément d'Alexandrie et Tertullien, à côté des prières du matin et du soir et aussi des vigiles à certains Jours, les heures de Tierce,Sexte et None comme particulièrement désignées pour des prières d'actions de grâces en souvenirs des bienfaits divins qui les ont signalées à notre piété. Mais c'est au cours du IVe siècle, après la paix Constantinienne, que le développement des communautés monastiques entraîne le développement et l'organisation de la prière publique. Saint Benoît donne à la prière monastique une ordonnance si bien appropriée aux capacités et aux besoins de notre humaine nature, qu'avec saint Grégoire le Grand, elle devient en grande partie celle de l'Office romain et, avec Charlemagne,celle de la plupart des églises de son empire. Cependant, chaque église restant libre d'organiser son Office comme elle l'entendait, sur le fond commun, se greffent des usages particuliers dont la diversité s'accuse à mesure que passent les siècles.
Au XIIe siècle la mise en usage des Breviaria et l'expansion des Ordres mendiants, qui portent partout leurs Bréviaires uniformisés en grande partie sur le modèle romain, ramènent un peu d'unité et préparent l'unification que les décrets réformateurs de saint Pie V, après le concile de Trente, imposeront à toutes les liturgies ne justifiant pas d'une approbation pontificale ou d'une coutume d'au moins deux cents ans.
Le bréviaire de saint Pie V, dont Urbain VIII a fait corriger les hymnes, est resté en usage jusqu'à la réforme de Pie X. Cette réforme ne l'a d'ailleurs pas modifié substantiellement. Elle n'a fait qu'organiser le psautier et les rubriques, en réglant la célébration de l'Office des saints de telle façon que ces fêtes n'empêchent pas la récitation du psautier complet chaque semaine et la lecture des leçons d'Écriture sainte telles que l'antiquité les avaient prévues.
« L'Église catholique romaine de nos jours prie ainsi en harmonie et en relation avec l'Église des premiers siècles, quoiqu'elle le fasse d'une façon quelque peu modifiée et développée. » (Dom Boemer.)
C'est évidemment en vue de la récitation chorale, que notre Bréviaire a été organisé. Il est composé de trois parties, 1° d'une partie poétique. Psaumes et Hymnes, destinée à vivifier et à actualiser les sentiments habituels que nous donne la connaissance de la Toute-Puissance de Dieu, du pouvoir d'intercession des Saints, de notre misère et de nos besoins, ainsi que des relations que nous pouvons avoir avec Dieu et les Saints , 2° d'une partie didactique, Leçons, Capitules et Versets, destinée à développer et à renouveler notre connaissance des vérités religieuses spéculatives ou pratiques sur lesquelles s'appuient les sentiments exprimés dans la partie poétique , 3° de la prière où le président de l'Office, au nom de toute l'assemblée, demande l'effusion de grâce qu'on attend de la célébration de cet Office.
La psalmodie est responsale quand le psaume est tout entier récité par la même voix, récitation entrecoupée par la reprise d'un même verset récité comme refrain par tout le chœur. C'est le cas du Venite avec son Invitatoire,
La psalmodie est antiphonale, à voix alternées, quand elle est récitée ou chantée à deux chœurs. L'Antienne est généralement une formule rappelant le verset du psaume dont la pensée a motivé le choix de ce psaume pour cet office.
Les Hymnes évoquent, en poésie latine, les sentiments que doit éveiller la fête qu'on célèbre ou l'heure du jour à laquelle l'Office est consacré.
Les leçons, partie principale de l'élément didactique du Bréviaire, se disent à l'Office de nuit. Tous les livres de la Bible y sont représentés par de larges extraits, au Ier Nocturne. Les leçons du IIème Nocturne donnent la légende du saint ou un sermon des Pères, ou des extraits d'une lettre pontificale sur le mystère du Jour. Le répons qui suit répète la pensée principale, ou de la leçon, ou plus souvent du temps liturgique auquel appartient l'Office. Les Capitules, les Répons brefs et les Versets ont le même but de bien fixer dans l'esprit les pensées qui se dégagent de l'Office du jour.
Aux jours de moindre solennité, l'oraison est précédée de prières litaniques. Si ces prières ne se trouvent pas aux Offices solennels, ce n'est point parce qu'on doit moins prier, ces jours-là, mais c'est parce que les jours où la grâce est plus abondante, on a moins besoin de la prière vocale pour soutenir la contemplation qui doit être, aux jours de fête, plus facile.
L'oraison finale s'adresse au Père et se termine par la formule : Par Notre Seigneur etc., ou bien au Fils et alors on finit en disant : Qui règne avec vous etc. Elle ne s'adresse jamais au Saint-Esprit, parce que c'est du Saint-Esprit que procède toujours la vraie prière selon cette parole de saint Paul : Le Saint-Esprit vient au secours de notre infirmité ; car de nous-mêmes, nous ne savons pas prier comme il faut ; mais c'est l' Esprit lui-même qui demande pour nous par des gémissement inénarrables, Spiritus adjuvat infirmitatem nostram ; nam quid oremus sicut oportet, nescimus ; sed ipse Spiritus postulat pro nobis gemitibus inenarrabilibus.(rom.VIII, 26.)
L'Office liturgique destiné à consacrer tous les moments de la vie humaine embrasse la nuit et le jour.
Les trois nocturnes de l'Office de nuit consacrent les trois veilles qui partageaient la nuit chez les Romains. Les Laudes correspondent aux premières lueurs de l'aube. Prime au lever du soleil, excellente prière du matin. Tierce célèbre, à neuf heures, la descente du Saint-Esprit. Sexte, à midi, honore le crucifiement , None, à trois heures, la mort de Notre Seigneur en croix. Les Vêpres sont la prière du coucher du soleil et les Complies nous suggèrent les sentiments dans lesquels, après une journée de service, nous devons aller prendre notre repos.
Plus nous rapprocherons de cet horaire, notre récitation de l'Office, plus elle nous sera facile, agréable et bienfaisante. Évidemment, il est nombre de cas où cela ne nous sera pas possible, mais faisons ce que nous pouvons et, si nous avons pris la mauvaise habitude de dire tout notre bréviaire, sans le distribuer, et à des heures qui n'ont aucun rapport avec sa distribution liturgique, ne nous étonnons pas qu'il soit, pour nous, en pareille condition, une véritable charge, l'onus diei au sens plénier du mot, alors qu'il est le charme et l'appui de celui qui peut dire, comme le palmiste : Septies in die laudem dixi tibi,(ps.CXVIII, 164.)


II. VALEUR DU BREVIAIRE POUR LA VIE RELIGIEUSE

C'est la valeur reconnue du Bréviaire pour la vie religieuse, qui a introduit et soutenu la coutume immémoriale qu'ont ensuite consacrée les canons imposant la récitation privée de l'Office à tous les clercs ayant reçu les Ordres sacrés. Dès le IVe siècle, les CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES, L. VIII, c. 32, rappellent aux clercs que, s'ils n'ont pas pu assister à l'office à l'Église, ils sont tenus d'y suppléer en leur particulier.
Cette obligation du Bréviaire est fondée à la fois sur celle qu'a le prêtre de prier pour le peuple et sur le devoir plus strict de sanctification que lui crée l'exercice de ses fonctions sacerdotales.
Le Bréviaire a valeur toute spéciale de prière pour l'Église tout entière parce qu'il est prière sociale, rendant hommage au Seigneur au nom de tous les fidèles et appelant sur tous, justes et pécheurs, la grâce du ciel. La récitation privée n'est que l'écho de la prière chorale pour laquelle le Bréviaire est composé et doit se faire en union d'esprit et de cœur avec ceux qui ont le privilège d'assister à l'office choral.
Cette prière sociale est tout d'abord un acte d'hommage et d'amoureuse adoration. A ce titre, elle est la raison d'être de l'humanité et fait la beauté de notre terre. La vie humaine n'est belle, au sens plénier du mot, que dans la mesure où les plus hautes facultés de l'homme ont leur dernier développement dans la connaissance et l'amour de Dieu. C'est le but de tout le reste de l'humaine activité.
Mais cette prière sociale de l'Église, qui fait la beauté du monde, en mesure aussi la vie de grâce. Dieu aurait pu promouvoir directement dans les âmes, la vie surnaturelle, sans l'intervention de notre prière. Mais, pour unifier davantage la famille humaine, il veut que les hommes soient, les uns pour les autres, instruments de salut, tant par leur prière, que par leur activité extérieure, et il nous fait dire : «Que votre nom soit sanctifié. » II a attaché en partie l'effusion de ses grâces salvifiques à la prière que cette même grâce provoque dans les cœurs fervents. Le croyons-nous assez?
Nos psaumes sont la voix du Christ, parlant par notre bouche, rarement la voix du Christ-tête, triomphant au ciel, mais toujours la voix du Christ vivant en son corps mystique qu'est l'Église et redisant les hommages, les mercis, les appels anxieux, et cependant toujours confiants, les plaintes ou les chants de triomphe de cette Église dans son ensemble, ou des églises particulières, ou des âmes individuelles qui sont les membres de ce corps mystique.
Ainsi faite au nom de l'Église, la prière du Bréviaire, pourvu qu'elle soit humainement prière, n'est jamais sans valeur, mais elle en a d'autant plus que le prêtre ou le chrétien, qui la récite, en profite mieux pour sa sanctification personnelle. Ce profit dépend beaucoup de la façon dont on entend et pratique la récitation du Bréviaire.


III. CONDITIONS D'UN USAGE FRUCTUEUX DU BRÉVIAIRE

Disons-le tout net. Il n'est pas nécessaire de comprendre le Bréviaire pour le réciter fructueusement. Qu'on se mette en la présence de Dieu et que, dans un sentiment d'amoureuse contemplation, on s'applique à prononcer dévotement toutes les paroles en union d'esprit avec les membres de l'Église qui les comprennent et dans l'observation dévotement attentive des prescriptions liturgiques , c'en est assez, pour que l'Esprit-Saint, en réponse à une entière bonne volonté, rende fructueuse la récitation du bréviaire pour ceux et celles qui sont délégués à cet office et ne comprennent pas le latin. Ainsi l'ont récité et le récitent encore nombre de moniales.
Mais outre que cette méthode, peu conforme aux exigences de notre esprit, ne peut réussir qu'à des âmes qui ont acquis une grande facilité de recueillement, il faut dire que les grâces, qui en assurent le succès aux personnes incapables de comprendre leur Bréviaire, ne seront pas données à celles qui auraient pu, avec un peu d'application, acquérir l'intelligence des prières de l'Office. Le Saint-Esprit ne nous aide pas à négliger paresseusement les moyens de sanctification mis à notre disposition par la Providence.
La méthode normale de fructueuse récitation du Bréviaire est celle de l'Église primitive, celle que recommandait saint Augustin aux clercs de son temps familiers avec le latin: Dans vos psaumes et vos hymnes, quand vous priez Dieu, pensez en votre cœur, ce que dit votre bouche. Encore faut-il comprendre cette leçon et savoir la pratiquer. « Pensez en votre cœur» dit plus que « pensez en votre esprit. »
La prière n'est pas un travail intellectuel et ce serait mal prier que de passer le temps de l'Office à faire une version latine. Ce travail doit précéder la récitation de l'Office. Il faut que, pendant l'Office, le texte appelle sans effort les idées et les sentiments qui doivent nourrir le sentiment de notre prière.
C'est pour faciliter cette prise de possession du texte sacré, que nous en offrons la traduction. Avoir sous les yeux, pendant l'Office, une traduction des psaumes n'est pas seulement nécessaire à ceux qui ne les ont pas étudiés, ou qui ne savent pas le latin, c'est nécessaire même pour ceux qui ont lu un commentaire et ont vite oublié le sens des passages obscurs.
Cette traduction sera aussi très utile à beaucoup, pour les hymnes, les leçons d'Écriture Sainte, les homélies des Pères, si nous en croyons le témoignage de prêtres fort lettrés qui, depuis la publication du Psautier du Bréviaire et de son hymnaire, nous ont dit leur regret, de n'y avoir pas trouvé toutes les hymnes traduites. Les légendes des saints elles-mêmes, de compréhension plus facile, seront ainsi mises à la portée de tous. Cette vie abrégée des saints de chaque jour de fête, aussi bien que les suggestives réflexions des Pères sur l'Évangile, sont d'un si grand réconfort pour les luttes de la journée. La traduction des Capitules et des Oraisons mettra mieux en relief les pensées que le liturgiste veut directives de notre prière.
Pour que la traduction obtienne ce résultat, il faut qu'elle soit lue d'avance, en sorte qu'à l'Office, un simple coup d'œil nous rappelle, sans travail, les pensées dominantes du texte récité. Il est même très utile que les psaumes ainsi traduits soient étudiés et médités dans un commentaire qui nous familiarise avec la transposition du sens littéral au sens spirituel, sens actuel de notre prière.
Si nous arrivons ainsi à l'intelligence facile du texte liturgique, l'Office deviendra prière agréable autant qu'utile, agréable par l'occupation pieuse qu'il donnera à notre pensée, et utile, non plus seulement par le désir de notre vouloir de fond que suppose toujours sa pieuse récitation, mais par le renouveau de tous les sentiments qu'éveillent les pensées du texte sacré. C'est ce renouveau fécondé par la grâce, qui prépare et fait progresser la vie contemplative.
La contemplation est une intuition globale, un contuitus de Dieu et des divines réalités de notre vie surnaturelle. Mais une intuition globale n'est vivante et affective que dans la mesure où sont vivantes les intuitions particulières, les pensées affectives dont cette intuition globale est l'unification psychologique dans notre conscience centrale. C'est par l'Office bien récité, revivifiant chaque jour et plusieurs fois le jour, nos intuitions de détail, que nous pourrons arriver à ces grâces de contemplation facilement accordées à ceux qui savent préparer leur cœur à « l'effusion de l'esprit de grâce et de prière » promise aux enfants de Dieu, pour le salut de son peuple. In die illa... effundam super domum David, spiritum gratiae et precum (Zacharie, XII, 10).


IV. AVIS POUR L'USAGE DE LA PRESENTE EDITION DU BREVIAIRE

C'est pour permettre à tous ceux qui se servent du Bréviaire, une réalisation plus facile de sa fructueuse récitation, que nous leur offrons le Bréviaire intégralement traduit.
La distribution du Propre du Temps et du Propre des Saints, en fascicules interchangeables s'ajoutant à un corps de Bréviaire composé seulement du Psautier et du Commun, permet au Bréviaire intégralement traduit de rester portatif. Pour ne pas alourdir le corps du Bréviaire dont on doit faire chaque jour usage, nous renvoyons à un fascicule spécial, 1° le texte et la traduction des deux Bulles de saint Pie V et de Pie X, les deux grands Papes, auxquels nous devons principalement notre Bréviaire, dans sa forme actuelles 2° le texte intégral des renseignements techniques donnés sur l'année et ses divisions, et des Rubriques générales du Bréviaire.
Nous ne donnons ici que les renseignements pratiques dont on a besoin pour comprendre les calendriers et pour établir soi-même l'ordonnance qu'on doit donner à son Office, quand on n'a pas d'Ordo.
Rien à ajouter aux notes qui expliquent l'usage des tables d'occurrence et de concurrence.
Pour le calendrier, les lettres C. E. signifient: Cycle des Épactes, Ce cycle indique la correspondance des jours lunaires avec les jours solaires. Pour trouver le jour lunaire, on doit d'abord consulter le tableau temporaire des Fêtes mobiles. Ce tableau indique, en correspondance avec chaque année, pour le cycle des Épactes, un nombre particulier ou un astérisque qui marque pour chaque mois le premier jour de la lune. Une fois ce premier jour connu, les autres sont faciles à compter. C'est avec le Nombre d'or qu'on détermine quel cycle d'Épactes convient à chaque année. (Cf. Fasc. I).
La colonne L. D. (Lettre dominicale) indique à quel jour de la semaine correspond le jour du mois, dès lors qu'on a vu, à la Table des Fêtes mobiles, quelle était, pour l'année, la lettre dominicale. Si cette lettre est g, comme pour 1934, tous les jours correspondant à la lettre g, seront des dimanches Les années bissextiles ont deux lettres dont la seconde indique le dimanche, après le 26 février.
La colonne D. R. (date romaine ou jour romain) donne les dates à la manière romaine encore en usage pour la lecture du Martyrologe. Les jours sont comptés en fonction des Calendes, des Nones et des Ides. Les Calendes sont le premier jour du mois. Voici comment les Romains comptaient les jours suivants: Ve jour, IVe jour, IIIe jour avant les Nones, puis Veille des Nones et Nones. Après les Nones, on comptait de même les jours avant les Ides et avant les Calendes. La Table temporaire des Fêtes mobiles a une colonne intitulée:
L. M., (lettre du Martyrologe). Elle indique au lecteur du Martyrologe, à quelle lettre il trouvera le jour lunaire correspondant au jour solaire, dans le tableau comparatif mis en tête de chaque lecture quotidienne du Martyrologe.
L'indiction qui sert à dater nombre de documents pontificaux, désigne les périodes de quinze années entre lesquelles se partagent le temps écoulé depuis l'année 312, date de l'apparition du Labarum à Constantin. Nous en sommes depuis 1932, à la 109ème Indiction, dont 1934 est la seconde année.
Le lecteur sera peut-être étonné que certains passages des Psaumes ne soient pas traduits de la même façon dans les Antiennes que dans les Psaumes. Cela tient le plus souvent à ce que nous donnons, dans la traduction des Psaumes, le sens hébreu différent parfois de celui de la Vulgate que nous devons garder dans les Antiennes choisies précisément à raison de ce sens. Cela vient parfois aussi de ce que le texte des Antiennes est celui d'une vieille traduction latine antérieure à la Vulgate.
Nous avons gardé, dans la traduction des Psaumes et des Hymnes, l'emploi de la deuxième personne du singulier, pour les invocations, parce que ce singulier rend plus facilement le rythme vivant du texte poétique original. Mais dans les oraisons et versets, nous avons cru qu'il était mieux de reprendre l'usage de la seconde personne du pluriel, conformément à nos manières habituelles de prier.
Qu'on nous permette en finissant, de présenter nos collaborateurs et d'abord le principal, M. l'abbé OBERT, ancien professeur et curé de campagne au diocèse de Reims. Amené par la guerre à Paris, il y a été 12 ans vicaire à Saint-Laurent. Obligé de se reposer dans un service d'aumônier il travaille « con amore » au Bréviaire, dans la pensée de le faire goûter davantage et de le rendre ainsi plus fructueux chez ses confrères de la campagne. Nous avons aussi été beaucoup aidé par quelques étudiants du Collège dominicain du Saulchoir et les Sœurs dominicaines du couvent des Tourelles de Montpellier. Les Carmélites du Couvent de Poitiers ont révisé les épreuves avec tant de soin, qu'il ne doit plus rester de fautes, ou très peu.
Pour tous ces collaborateurs, comme pour nous, nous demandons une prière à tous ceux qui trouveront, à l'usage de ce Bréviaire, le profit spirituel et la joie que nous avons espéré leur procurer par la grâce du Seigneur Jésus, auquel seul soient honneur et gloire dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Lyon, en la fête de Noël 1933.

P. FR. Ét. HOGUENY, O. P. Professeur aux Facultés Catholiques

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